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Qu'est-ce que l'équitation dite "éthologique" ? Est-elle pour tous les cavaliers ? - Laure Souquet De Femme à Cheval - Formation Équestre en ligne

Equitation dite éthologique, pour quels cavaliers ?

L’équitation dite « éthologique » est très en vogue chez les cavaliers d’aujourd’hui. Pourtant, ce n’est pas la seule façon de travailler en licol avec un cheval, à pied ou monté. Ni la seule réponse à une recherche de communication cavalier-cheval fine et harmonieuse. Aussi, avant de choisir ce type de méthode pour échanger avec son cheval, il peut être intéressant de se poser quelques questions. Quelle est la finalité de l’équitation dite « éthologique » ? Quel type de relation permet-elle de créer avec le cheval ? Est-ce adapté à ce que je cherche à créer avec lui ?

Qu’est-ce que l’équitation dite « éthologique » ?

L’équitation dite « éthologique » est censée être un mode de communication avec le cheval basé sur les recherches des éthologues. C’est à dire des scientifiques qui étudient le comportement des chevaux, notamment dans leur milieu naturel. Ce terme sous entend que cette équitation propose une approche naturelle des chevaux, dans laquelle le cavalier utilise un langage qu’ils comprennent. Or, ce ne sont pas des scientifiques qui ont développé cette approche mais des cowboys – ceci pris dans le sens littéral du terme. Aussi ne devrait-on pas utiliser cette appellation. En effet, les méthodes que l’on désigne sous ce nom sont en fait des approches empiriques basées sur l’expérience d’hommes de chevaux américains. Or, empirisme et science font assez mauvais ménage.

L’équitation « éthologique » n’a donc rien d’éthologique. C’est une forme d’équitation western développée par divers cowboys pour proposer une alternative plus douce au débourrage musclé qui se pratique dans les ranches américains. Il en existe de nombreuses variantes mises au point par des hommes tels que Monty Roberts, Tom Dorance, Ray Hunt, John Lyons ou Pat Parelli. Ce dernier a importé sa méthode en France et l’a enseigné à l’école de La Cense. L’enseignement y a ensuite été repris par son élève Andy Booth, qui a fini par fonder sa propre école. Ce que la FFE enseigne sous le nom de « savoirs éthologiques » est donc un dérivé de la méthode de Pat Parelli.

Quel est l’objectif de l’équitation dite « éthologique » ?

Ce sont donc des cowboys qui ont créé ce que l’on appelle aujourd’hui en France l’équitation « éthologique ». Pratiquée à l’origine en selle western avec un licol en corde puis un filet western, cette équitation est une équitation de travail. Et plus précisément de travail autour de la vache. Toute l’éducation du cheval le prépare à la vie de cheval de ranch. Le cheval doit être très maniable, capable de bouger à la demande épaules et hanches et de s’arrêter en une seconde pour diriger les bovins avec précision. Il doit pouvoir faire preuve d’autonomie, gardant l’allure et la direction demandées quoi que fasse son cavalier sur son dos. En effet, si le cheval suivait les épaules et le bassin de son cavalier, celui-ci serait bien en peine de jeter un lasso depuis son dos.

Les fameux sept jeux de Parelli ne sont pas une fin en soi. Ils ne sont qu’un travail préparatoire au débourrage du cheval et à son éducation pour travailler autour de la vache. De même, le travail en licol vient au préalable du travail en filet. Ce n’est qu’en Europe que nous avons focalisé sur la partie sans mors de cette équitation et oublié sa finalité première. Alors bien sûr, certains ont adapté ces exercices à un travail plus classique. Mais il est important de bien comprendre les origines d’une méthode et le pourquoi des exercices avant de les enseigner à son cheval. Car une équitation de travail répond à des objectifs qui ne sont pas ceux de tous les cavaliers. Toi-même, prépares-tu ton cheval à travailler dans un ranch ? Alors qu’est-ce qui t’attire dans cette approche du cheval ? 

Pourquoi choisir cette équitation ?

Avant de choisir une méthode pour éduquer ton cheval, tu dois définir tes objectifs et tes aspirations. Puis te demander si la méthode en question te permettra de les réaliser. Demande-toi ce que tu veux faire avec ton cheval. Quel type de relation tu veux avoir. Lis les livres et articles des auteurs, américains ou autres, pour comprendre la philosophie qui guide leur méthode. Ce qu’ils attendent du cheval. Quel est le sens de tel ou tel exercice. Observe également les cavaliers qui pratiquent ces méthodes. Demande-toi si le résultat final te plait, l’attitude du cheval, celle de la personne. Et regarde surtout comment se déroule le tout début de l’éducation. Dans quel sens évolue un cheval travaillé ainsi. Physiquement, émotionnellement, psychologiquement. Est-ce ce que tu veux pour ton cheval ? Bien sûr, intéresse-toi de près aux enseignants, car chacun vit et interprète une méthode à sa façon. Réfléchis aux outils utilisés. Au sens qu’a le choix de leur design et des matériaux qui les composent.

Pourquoi utilise-t-on un licol en corde fine aux actions sévères, avec lequel il est très dangereux d’attacher un cheval ? Comment est-il censé agir sur la tête de ce dernier ? La montée en phase est-elle une approche si douce que ce à quoi s’attendent de nombreux aspirants ? Que se passe-t-il avec les chevaux plus sensibles ou moins soumis que les autres ? Quel espace d’expression la méthode laisse-t-elle au cheval ? Comment les enseignants disponibles autour de toi travaillent-ils ? Comment parlent-ils des chevaux ? Les choisirais-tu si tu étais cheval et qu’ils devaient t’éduquer ? Une méthode n’est pas bonne parce qu’elle est à la mode. Elle doit correspondre à tes attentes et à tes valeurs. Et pouvoir t’être enseignée par des personnes compétentes et bienveillantes, envers toi mais aussi et surtout envers ton cheval. Choisis-là en connaissance de cause. 

Il existe d’autres approches pour travailler sans mors, et des équitations douces et respectueuses du cheval 

Beaucoup de cavaliers son attirés par l’équitation dite « éthologique » car ils cherchent une autre façon de faire que celle que l’on enseigne classiquement dans les clubs. Ils sont fatigués qu’on leur demande de tirer, pousser ou frapper sur leurs chevaux. Ils veulent un peu de douceur dans ce monde de brutes ! Si tu en faites partie, sache que tu n’as nul besoin de troquer ton licol plat pour un licol en corde ni d’acheter un carrot-stick. D’autant moins qu’en creusant un peu on s’aperçoit vite que cette équitation est loin d’être plus douce que les autres. Il est tout à fait possible d’aimer et de respecter son cheval avec un matériel bien de chez nous. En pratiquant n’importe quelle discipline, de la randonnée au dressage, en passant par le saut d’obstacles ou le travail en main. Il faut simplement ouvrir son cœur au cheval, faire preuve de gentillesse et de bon sens.

Et nombre de cavaliers peuvent t’y aider. Ce sont des cavaliers qui t’inspirent sur les réseaux sociaux. Ils ont des relations très saines et fortes avec leurs chevaux. Ils sont parfois loin de chez toi mais ils proposent très souvent des stages partout en France. Et dans ces stages tu peux rencontrer d’autres passionnés avec lesquels partager ton amour des chevaux. Parce que la douceur et le respect du cheval, ce n’est pas une question de méthode. C’est une question de personne. Cherche simplement une personne qui t’inspire. Peu importe la méthode qu’elle utilise ou qu’elle dit utiliser. 

NB :   

J’ai moi-même été formée à l’une de ces méthodes les plus connues. J’ai débourré des chevaux ainsi, et puis j’ai décidé de tout oublier et de faire simplement à mon idée car je ne me retrouvais pas dans ce travail. Toutefois, cela me permet d’en parler en connaissance de cause.  

Laure Souquet
Photographe : Kevin Simonet

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