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Communiquer avec un cheval en douceur, c'est plus efficace - Laure Souquet - Formation équestre en ligne De Femme à Cheval

Communiquer avec un cheval en douceur, c’est plus efficace

Oui, tu as bien lu. Communiquer avec un cheval en douceur, c’est plus efficace. Je sais, quand tu fais une demande à ton cheval et qu’il ne répond, on te dit d’y aller plus fort. Mais je t’assure que de faire une demande plus douce a des chances d’être plus efficace. Je t’explique pourquoi.

Une demande dure déclenche le réflexe d’opposition du cheval

Le cheval n’est pas né en sachant d’instinct ce que cela signifie quand on exerce une pression sur son corps ou une tension sur la longe reliée au licol qu’il porte. Il doit apprendre comment y réagir. Or, son 1er réflexe est un réflexe d’opposition. Tu pousses ? Il résiste ou même, si la poussée est trop forte, il pousse en retour. Tu tires sur la longe ? Il résiste ou même, si tu tires trop fort, il tire en retour. D’ailleurs, toi aussi tu as ce réflexe. C’est une façon de lutter instinctivement contre ce qui pourrait te déséquilibrer. Et il en va de même pour le cheval.

Il est donc naturel pour le cheval de résister à une aide exercée avec force.

Aussi, la prochaine fois qu’on te dira que ton cheval refuse de bouger ses pieds parce qu’il est « dominant », tu sauras que répondre. « Chez les chevaux des relations de dominance n’interviennent que pour l’accès à une ressource limitée. Mon cheval refuse de bouger parce que vous le poussez / vous lui tirez dessus, ce qui déclenche son réflexe d’opposition. » Oui, on reparlera en détails de la notion de dominance dans un autre article. En attendant, tu l’auras compris, pousser ou tirer ne sont juste pas des solutions pour communiquer efficacement avec le cheval. Et ce que l’on soit à ses côtés ou bien en selle.

Pour communiquer avec ton cheval de façon plus efficace, agis avec plus de douceur

Si pousser ou tirer est inutile, alors que faire ? Cela va te surprendre, mais il suffit de te montrer plus douce, plus délicate. Tu veux que ton cheval bouge ses hanches ? Demande-le lui avec politesse et gentillesse. Effleure à peine son flanc, avec le doigt ou l’extrémité du stick, comme pour le chatouiller. Tu éviteras ainsi de déclencher son réflexe d’opposition. Même chose avec ta jambe lorsque tu es en selle. Commence par la tenir éloignée de son flanc lorsque tu n’as rien à demander. Et lorsque tu fais une demande, fais-la tout doucement, gentiment, en demandant réellement et non en exigeant.

Tout part de l’intérieur de toi. Alors avant de demander quoi que ce soit à ton cheval, prends le temps de respirer. Détends-toi, reviens habiter ton corps et connecte-toi à ton cœur et à ce qu’il ressent pour ce cheval. Il est ton ami et tu l’aimes ? Bien. Alors communique avec lui comme tu communiquerais avec un ami, une personne que tu aimes et respectes profondément. Emmène-le avec toi énergétiquement parlant. Propose-lui de te suivre et d’interagir avec toi. Laisse tes mains et tes jambes être au service de ton cœur quand tu lui fais une demande.

Ton cheval sentira ton changement d’attitude intérieure et l’ouverture de ton cœur. Cette ouverture transformera tes actions et les adoucira. Tu deviendras légère dans tes demandes et il pourra donc y répondre avec légèreté.

Un cheval comprend ton intention : et si c’était la clé ?

Du moment que tu es présente à toi et que tu habites ton corps, le cheval comprend ton intention.

Pour moi, c’est la clé d’une communication réussie avec les chevaux. C’est la raison pour laquelle la pleine présence et la clarté d’intention sont les 1ères choses que j’enseigne dans chacune de mes formations.

Les chevaux communiquent entre eux de façon essentiellement gestuelle. Parce qu’ils sont pleinement présents à chaque seconde, tout leur corps exprime leur intention avec clarté. Et tu peux apprendre à faire de même. À lâcher ton mental pour faire confiance à ton intelligence corporelle et laisser ton intention traverser librement ton corps. Parce qu’il sait faire quand tu le laisses libre.

Quand je donne des stages, je dis très souvent à mes élèves de cesser de réfléchir pour ressentir pleinement ce qu’elles veulent exprimer. Et de le laisser s’exprimer naturellement. Parce que tout le monde sait naturellement appeler un cheval à le rejoindre. Ou le guider sur un cercle. Dès lors qu’on fait confiance à son corps, on commence à incarner si clairement chacune de ses intentions que communiquer avec le cheval devient naturel, et qu’on le fait naturellement avec douceur. Ce qui nous permet de nous apercevoir que c’est infiniment plus efficace…

Et quand communiquer avec douceur ne suffit pas à faire bouger le cheval ?

Tu entendras probablement des gens te dire qu’être trop doux est une mauvaise chose. Qu’on finit par ne plus être écouté du cheval. Qu’en étant tout doux tout mou on ne peut mettre en mouvement tous les chevaux. Et même que la douceur peut être mauvaise pour toi et ton cheval car elle vous endort et vous empêche d’exprimer toute la variété de vos émotions et de votre énergie.

Mais être douce, ce n’est pas être molle, ni faible, in insécure. au contraire ! La douceur est une disposition intérieure. Et pour moi elle est profondément et même intrinsèquement liée à l’amour et donc à la joie. Tu peux donc être à la fois douce, joyeuse et énergique. Ou douce, joyeuse et déterminée. Douce, joyeuse et ferme.

« Doux » ne s’oppose pas à « vivant ». « Doux » s’oppose à « dur ». C’est bien différent !

En étant douce, vivante et joyeuse, tu peux amener le plus « lymphatique » des chevaux à galoper joyeusement à tes côtés. D’autant plus que la lenteur et la mollesse d’un cheval, si elle n’est pas secondaire à une maladie, est toujours une forme de protection. C’est donc en lui montrant qu’il peut cesser de se protéger que tu l’amènera à recommencer à briller à tes côtés. Ce sera le sujet d’un prochain article…

En attendant, la douceur est pour moi un point de départ. Sans elle, ton intention de te montrer vive, entraînante ou bien ferme et résolue peut vite te faire glisser vers la dureté et l’agressivité. La douceur est un garde-fou. Elle te maintient dans la bienveillance, tout en t’autorisant toutes les nuances d’émotions, de sentiments et de qualité intérieures qui te permettront de communiquer de façon efficace avec le cheval.

Et si le cheval est agressif, peut-on continuer de faire preuve de douceur ?

Tu entendras souvent dire également que la douceur est dangereuse avec les chevaux. Parce qu’ils font 500kg, et sont armés de sabots et de dents capables de t’ôter la vie. Il est vrai que les chevaux peuvent être dangereux, je suis la 1ère à le reconnaître. Ce qui les rend dangereux, cependant, c’est essentiellement la peur. Parce qu’elle peut les faire fuir ou agresser. Aussi, la meilleure solution pour être en sécurité à leurs côtés consiste à apprendre à les rassurer et à communiquer avec eux sans les agresser.

J’ai toujours été douce avec les chevaux. Et pourtant j’ai géré énormément de chevaux différents. Notamment de jeunes entiers de sport confinés dans des boxes et bourrés d’énergie et d’hormones. Ou des chevaux dangereux, qui chargeaient ou encore sortaient les soigneurs des boxes en les attrapant par l’épaule pour les jeter par-dessus la porte. Parce que j’étais douce avec eux ils l’ont toujours été avec moi aussi. Et parce que je ne les ai jamais agressés, eux non plus ne m’ont jamais agressée ni mise en danger.

Mon expérience est que très souvent, les chevaux deviennent dangereux parce que les humains les ont mis dans une position qui les force à l’être. D’abord, en les empêchant de remplir des besoins physiologiques tels que le mouvement ou les échanges sociaux. Ensuite, en les manipulant avec dureté et agressivité – souvent issue de leur propre peur. Enfin, en renforçant leurs comportements agressifs, parfois sans en avoir conscience.

Aussi, si ton cheval vit en troupeau dans un vaste espace avec de la nourriture à volonté et accessible sans concurrence ; si tu sais être toujours douce avec lui tout en lui expliquant fermement tes limites ; et si tu agis de suite lorsqu’un comportement agressif survient, quitte à faire appel à un professionnel bienveillant ; alors tu seras en sécurité à ses côtés.

Communiquer avec ton cheval en douceur sera donc toujours plus efficace. Quelles que soient sa personnalité ou la situation.

Laure Souquet

7 commentaires sur “Communiquer avec un cheval en douceur, c’est plus efficace

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