Mon cheval m’arrache la longe, comment faire ?
Mon cheval m’arrache la longe, comment faire pour modifier ce comportement ? Voici une question que l’une d’entre vous m’a posée. C’est un problème courant que j’ai souvent à résoudre avec des chevaux qui arrivent chez moi « en désespoir de cause ». Voyons donc comment amener un cheval à modifier ce comportement une fois pour toutes.
Pourquoi ton cheval t’arrache-t-il la longe ?
Quand on veut amener un cheval à modifier un comportement, il faut commencer par en comprendre la cause. Et je ne parle pas de chercher à savoir quelle expérience l’a « traumatisé ». Même s’il y a eu un événement déclencheur, c’est sans importance. Parce que si ça n’avait pas été cet élément, ç’en aurait été un autre. C’est une solution que le cheval aurait de toute façon testée à un moment. Et qui aurait fonctionné de la même façon.
Avant tout, souviens-toi que le cheval n’agit absolument jamais contre toi. Il agit toujours pour lui. C’est à dire qu’il choisit toujours ce qui lui semble la meilleure option sur l’instant pour retrouver sécurité et confort. Le garder en tête te permettra d’éviter de le prendre de façon personnelle. Et donc de monter en émotion.
Quand un cheval arrache la longe, il exprime un comportement de fuite. Cela signifie qu’il est alors confronté à une situation inconfortable ou stressante. Et que pour lui la meilleure solution est la fuite. Il a appris que c’était la seule façon de mettre fin au stress ou à l’inconfort. Et chaque fois qu’il y parvient cela renforce cet apprentissage.
Ce qu’il faut modifier, c’est donc sa croyance selon laquelle fuir est la meilleure option quand tu lui demandes quelque chose qui lui semble compliqué.
Comment modifier ce comportement une fois pour toutes ?
1 _ Ton cheval arrache la longe pour fuir : plutôt qu’un problème à fuir, deviens pour lui une personne ressource
Quand ton cheval arrache la longe, c’est pour fuir une situation stressante ou inconfortable pour lui. La 1ère chose à faire pour modifier ce comportement est donc de lui rendre l’échange avec toi agréable et sécurisant.
Pour cela, il te faut apprendre à gérer tes émotions. Ceci de façon à lui offrir à chaque instant ton calme et ta joie. En effet, ton cheval sait parfaitement lire ton état intérieur. Si tu es stressée, irritée, frustrée, ou même trop focalisée sur ton objectif, il le sent et cela le stresse. Travailler à développer une attitude intérieure positive et paisible est donc très important. C’est ce qui donne au cheval l’envie d’être à tes côtés et d’échanger avec toi.
Ensuite, il te faut apprendre à communiquer avec ton cheval avec bienveillance, douceur, justesse et constance. Qu’il ait confiance dans le fait que tes demandes et sollicitations seront toujours compréhensibles et amicales. Car si ton cheval peine à te comprendre, il préfèrera ne pas en faire l’effort et fuir. De même si tu te montres dure avec lui. À toi, donc, de devenir une cavalière auprès de laquelle il se sentira en confiance et écouté.
2 _ Convaincs ton cheval que chacune de tes demandes a pour objectif de lui apporter calme et confort
Même si tu te montres douce et bienveillante avec ton cheval, il est possible qu’il remette en question tes propositions. D’abord parce que bien souvent le cheval ne voit pas bien l’intérêt de ce qu’on lui demande. Quel sens y a-t-il, en effet, à décaler ses hanches ou ses épaules ? Ou même à marcher ensemble si ce n’est ni pour aller boire ni pour aller manger ou chercher un abri ? Ensuite, il se peut que toi ou d’autres personnes lui aient déjà fait des demandes qui l’aient amené à se sentir mal. Parce qu’il s’est retrouvé dans une situation stressante. Parce que l’humain s’est énervé. Ou parce que l’exercice a duré longtemps et qu’il a été fatigué, etc.
Pour motiver ton cheval à te suivre, tu dois donc le convaincre par l’expérience que chacune de tes demandes a pour objectif de l’aider à se sentir mieux. Et notamment à se sentir plus calme et décontracté qu’il ne le serait sans toi. De cette façon, plutôt que de se méfier de tes demandes, il apprendra à y faire confiance. Tout simplement parce qu’il saura qu’elles sont à son avantage.
3 _ Montre au cheval qu’il peut trouver la solution en restant à tes côtés, et que c’est plus confortable pour lui
Enfin, si ton cheval t’arrache la longe, c’est qu’il a le sentiment que c’est plus confortable que de chercher à te comprendre. Pour le convaincre que tes demandes sont là pour l’aider, il faut néanmoins qu’il accepte de t’écouter une 1ère fois jusqu’au bout un jour où sa réponse aurait été la fuite. Il faut donc en arriver à se confronter au problème pour lui montrer qu’il existe une meilleure solution que la fuite et qu’elle apporte de plus belles conséquences.
De mon expérience, en tous cas avec ma façon de travailler, ce moment se présente toujours un jour où le cheval est stressé pour une raison extérieure à moi. Souvent, la 1ère fois qu’on s’éloigne de ses copains de pré. Si je sais qu’un cheval a cette habitude, je m’arrange donc pour créer une situation où il sera susceptible de le faire. Je crée par exemple une séparation dans son pré de façon à pouvoir l’éloigner suffisamment des autres tout en restant, au cas où, dans un espace clos. Et là j’utilise l’exercice de la marche à l’épaule. Je demande au cheval se rester à mon épaule quoi qu’il arrive, et donc de marcher quand je marche et s’arrêter quand je m’arrête. Ceci avec une grande précision, ce qui lui demande d’être très attentif à moi.
Pour éviter qu’il puisse faire demi-tour je me place au début le long d’une lice ou d’une clôture. Je n’ai ainsi plus qu’à gérer la fuite en avant ou en arrière – qui est moins courante. Là, je me montre très douce mais très ferme. Et pour une fois je tiens la longe courte. Car je sais que lorsque viendra le moment de l’utiliser ce sera plus facile si le cheval n’a pas trop de longueur. Tout au long de ce travail, j’utilise tous mes outils pour ramener sans cesse le cheval au calme. Mon calme intérieur, un pli d’encolure, un toucher apaisant, un abaissement de la tête… à chaque fois qu’il en a besoin.
Si une seule fois il tente de fuir en arrachant la longe et que j’arrive à le retenir et à le ramener au calme, c’est terminé. Il réalise que même quand ça paraît compliqué, rester à mes côtés est plus confortable. Puisque c’est plus confortable, ça devient sa nouvelle meilleure solution. C’est aussi simple que ça.
La seule difficulté est d’arriver à le retenir cette fameuse fois. Si tu ne t’en sens pas capable, demande à une personne compétente de le faire pour toi. Car c’est vraiment un moment clé, un cap à passer, et une seule fois est suffisante. À condition bien sûr que rester se révèle vraiment sécurisant et confortable pour le cheval.
En écrivant ces paragraphes, je réalise que je viens de décrire exactement le programme de la formation « Objectif Sérénité« ! Si ton cheval t’arrache la longe et que tu désespère de voir changer ce comportement, tu trouveras donc tout ce dont tu as besoin dans cet accompagnement en ligne.