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Les chevaux nous perçoivent-ils comme des prédateurs ? Laure Souquet - De Femme à Cheval Fomration Équestre en ligne

Les chevaux nous perçoivent-ils comme des prédateurs ?

As-tu déjà entendu cette théorie selon laquelle les chevaux nous perçoivent comme des prédateurs ? Pour certains cavaliers, il serait nécessaire de leur cacher cette nature et de nous comporter comme des proies pour les approcher. Voici ce que j’en pense.

Nos yeux en position frontale font-ils de nous des prédateurs ?

Certains pratiquants de l’équitation dite « éthologique » appuient une partie de leurs théories sur le fait que nous apparaissons aux chevaux comme des prédateurs. Notamment parce que nos yeux sont en position frontale et que nous avons tendance à nous déplacer droit vers l’animal que nous souhaitons rencontrer. De cette théorie découle toute une façon de se comporter pour « cacher » au cheval cette nature de prédateur qui est dite nôtre. Tu connais probablement ces techniques : cacher ses yeux au cheval ; ne jamais le regarder dans les yeux ; se diriger vers lui selon une trajectoire courbe en marquant des arrêts censés exprimer notre hésitation à nous porter au devant d’un éventuel danger à la manière d’une proie, etc.

Effectivement, nous avons les yeux placés en position frontale et non latérale comme la majorité des proies, et notamment les chevaux. Sommes-nous pour autant des prédateurs? Je pense plutôt que nous partageons cette caractéristique avec les singes et autres primates. Ce qui te semble certainement plus qu’évident à présent que je l’énonce. Or, la plupart des primates sont frugivores et herbivores. Alors comment expliquer l’emplacement des yeux ?

Sais-tu ce qui caractérise les primates ? Leur pouce opposable. Une spécificité qui nous rend capable d’utiliser nos mains avec une grande précision et de manipuler des outils. La position frontale de nos yeux nous est nécessaire non pour traquer une proie mais pour voir avec précision ce que nous faisons avec nos mains ! Tout simplement.

Nous ne sommes pas des prédateurs par nature !

Enfant, quelle a été ta première réaction le jour où tu as vu un lapin pour la première fois ? As-tu ressenti l’envie de l’attraper pour le tuer et le manger ou plutôt pour lui faire un câlin ? Es-tu muni(e) de griffes ou de crocs acérés qui te permette de tuer une proie puis de déchirer sa peau et de la manger ? Es-tu taillée pour la course ou le combat ? Face à un animal ou une personne menaçante, éprouves-tu l’envie de te battre ou plutôt de fuir ?

Nous,  humains, ne sommes pas armés pour nous battre, ni pour poursuivre et tuer une proie. Notre système digestif lui même n’est pas adapté à un  régime carnivore. Et surtout, nous retenons nos erreurs et suite à une blessure ou une situation vécue comme effrayante, nous avons peur par anticipation. Imagine un loup qui reçoive une blessure d’un cerf et ne retourne plus jamais chasser de crainte d’être de nouveau blessé. Qu’adviendrait-il de lui ? Il vaut bien mieux pour un prédateur qu’il n’apprenne pas de ses erreurs. Contrairement à une proie qui a meilleur temps de bien se souvenir de chaque situation dangereuse qu’elle vit afin d’éviter de s’y retrouver ! D’une façon générale, nous agissons comme des proies. Et si nous avons commencé à chasser, c’est par opportunisme, grâce aux armes que nous avons pu fabriquer. La chasse n’est donc pas une fonction qui nous définit.

Ce qui nous définit, en revanche, c’est notre capacité à modifier notre environnement, à saisir des objets, à en créer, et à interagir avec les autres êtres d’une façon unique. Nous pouvons notamment caresser, masser et soigner avec nos mains. Et les chevaux l’apprécient rapidement ! Il nous suffit de leur montrer tous les avantages qu’ils peuvent trouver à échanger avec nous.

Un cheval craint ce qu’il ne connait pas ou ce avec quoi il a eu de mauvaises expériences

De part sa nature de proie, une fois adulte un cheval craint ce qu’il ne connait pas. Un âne ou une vache, par exemple, peuvent lui faire très peur. Ou même un cheval pied s’il n’en a jamais vu. Ou un cheval qu’il connaît mais qui porte une couverture. Et pourtant, aucune chance qu’il ait vu chez ces êtres une ressemblance avec un prédateur. De même, il ne craindra pas un chien qui s’approchera de lui calmement. Pourtant quoi de plus typé « prédateur » qu’un chien ?

En réalité, ce n’est pas la seule apparence d’un être qui trahit son degré de dangerosité. Ce sont avant tout les phéromones qu’il dégage, l’intention qu’il rayonne et sa façon d’être. Et bien sûr, les expériences vécues avec lui et ceux de son espèce. Un cheval vit dans l’instant et par conséquent il est à tout moment prêt à mettre à jour sa carte du monde. Mais comme nous il est pourvu d’une amygdale qui lui permet de garder en mémoire ses mauvaises expériences. Ce qui lui a causé une fois douleur, stress ou inconfort, il s’en souvient ! À toi, donc, de faire en sorte que ton cheval associe ta présence à du positif.

Les chevaux te lisent comme un livre ouvert

Des phéromones, tu en sécrètes en permanence et elles sont porteuses d’informations sur lesquelles tu n’as aucun pouvoir de modification. Les chevaux les sentent et savent les analyser, d’autant plus facilement que les nôtres et les leurs sont très proches. Elles leur communiquent à chaque instant ton état physiologique comme émotionnel. Ils ont également une grande sensibilité à tes rythmes cardiaque et respiratoire. Ainqi qu’à ton degré de tension musculaire. Ils savent donc de source sure si tu es anxieux, en colère ou au contraire paisible.

Quant à ton intention, elle est perçue de façon intuitive par tout être qui se trouve près de toi. Quelle qu’elle soit, elle induit chez l’autre des modifications physiologiques instinctives. Par exemple, un jugement négatif sur une personne fait automatiquement augmenter son tonus musculaire. Si nous y réagissons, imagine ce qu’il en est pour les chevaux ! D’autant plus que nous avons au moins un trait commun aux prédateurs : notre capacité à focaliser sur un objectif. Quand nous voulons quelque chose, nous y mettons tant d’énergie que le cheval le ressent à des kilomètres ! C’est en partie pour cela que tu ne peux pas cacher au cheval ton désir de l’attraper malgré ton licol dissimulé derrière ton dos. Ton apparence compte donc peu par rapport à la force de toutes ces informations que tu envoies malgré toi au cheval !

Pour réussir ton approche d’un cheval, mise sur ton attitude intérieure calme et sereine

Alors pour approcher un cheval et gagner sa confiance, c’est avant tout sur ton état intérieur qu’il faut travailler. Renonce à cacher tes yeux, éviter son regard, et louvoyer jusqu’à lui. Respire, détends-toi, et présente-toi à lui dans une attitude calme, assurée et amicale. Apprends aussi à lâcher l’objectif ! Plus tu voudras fort que le cheval fasse quelque chose, plus il aura envie de fuir. Contente-toi de vivre l’instant, de lui proposer quelque chose et, quoi qu’il décide, qu’il te suive ou non, n’y accorde pas d’importance. Reste simplement concentrée sur l’amour que tu ressens pour ce cheval, et sur la chance que tu as de partager un moment avec lui. Sitôt que tu seras vraiment présente et que tu auras cessé de vouloir pour te contenter de vivre l’échange, le cheval sera là et près à te suivre.

Cultiver un espace intérieur paisible et communiquer avec douceur avec le cheval, c’est ce que je t’apprends à faire à travers mes stages et formations en ligne. Alors si tu rêves de pouvoir approcher ton cheval – ou n’importe lequel – facilement et de connecter avec lui dès le 1er échange, rejoins vite ma communauté !

Laure Souquet

Photographe : Kevin Simonet

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