defemmeacheval@gmail.com       

Équilibre et légèreté, avec ou sans mors - Laure Souquet - De Femme à Cheval - Formation Équestre en ligne

Équilibre et légèreté en équitation, avec ou sans mors

Équilibre et légèreté sont deux ingrédients majeurs d’une belle équitation. Avec ou sans mors, voici comment progresser jusqu’à l’équilibre avec ton cheval, en toute légèreté.

Équilibre et légèreté, quelle définition en équitation ?

L’équilibre et la légèreté sont deux choses bien distinctes. Pour les comprendre, il convient de définir leur sens avec précision.

Équilibre

L’équilibre désigne la capacité d’un cheval à se porter et à porter son cavalier avec une totale maîtrise de chacun de ses gestes. C’est à dire sans tomber sur une épaule ni sur une autre. Un cheval en équilibre peut effectuer avec aisance n’importe quelle transition. Dans une allure, entre deux allures ou entre deux exercices. Il peut par exemple passer de l’épaule en dedans à une main au céder, à l’appuyer ou encore à l’épaule en dedans à l’autre main. Ses tracés sont précis car jamais il ne tombe à l’intérieur ni à l’extérieur d’une courbe.

Légèreté

La légèreté, quant à elle, désigne la capacité d’un cheval à répondre à la plus subtile demande du cavalier. Un cheval léger peut être guidé sans force aucune. Il modifie son équilibre au toucher le plus doux de la jambe, à la plus fine modification de position du cavalier, au plus léger mouvement de son épaule. Il ne faut pas la confondre avec l’impression de légèreté que donne un cheval en équilibre lorsqu’il se déplace ! Ni avec la façon dont un cheval qui craint les aides les fuit dans un état de stress important. La légèreté découle de l’écoute du cheval heureux de coopérer avec un cavalier doux et attentif qui ne lui demande rien qu’il ne puisse donner. 

Un cavalier guidant un cheval léger en équilibre donne l’impression de danser avec lui sans que les indications qu’il donne ne se voient. C’est un spectacle rare et magnifique !

En équitation, équilibre et légèreté ne vont pas l’un sans l’autre

Imagine un cheval qui porterait son cavalier en parfait équilibre. Si le cavalier lui donnait une indication et qu’il n’y répondait pas, ce dernier mettrait davantage de force dans sa demande. Le cheval irait alors contre la jambe ou la main. Ce faisant, il perdrait immanquablement son équilibre.

A présent, imagine un cheval très léger aux aides, qui répondrait à la plus fine indication du cavalier. Ce cheval serait sur un cercle à main droite, tombant complètement sur son épaule intérieure. Lorsque le cavalier lui demanderait de partir en épaule en dedans, il lui serait impossible de répondre correctement. Alors, il perdrait sa légèreté, bourrant contre la jambe, comme on dit. De ce fait, un cheval doit être léger pour se mouvoir en équilibre, et il doit se mouvoir en équilibre pour pouvoir être léger.

Équilibre et légèreté sont donc indissociables en équitation. Ils doivent représenter une quête conjointe !

Par où commencer cette recherche d’équilibre et de légèreté en équitation ?

Apprends à toncheval à répondre à tes aides avec légèreté

Si ton cheval ne répond pas à tes aides avec légèreté, tu ne pourras jamais le guider vers l’équilibre. Tu dois donc commencer par là. C’est très simple ! Et cela vaut que tu travailles avec ou sans mors. 

Pour que ton cheval réponde à des aides légères, il faut… que tes aides le soient réellement. Je sais que cela parait évident mais, crois-moi, ça ne l’est pas tant que ça. Par exemple, souviens-toi de la dernière fois où tu as voulu pousser un cheval pour qu’il éloigne de toi ses épaules ou ses hanches, en n’ayant aucun outil dans les mains. Te souviens-tu comment il a résisté à ta demande ? Et bien si tu avais simplement effleuré son flanc du bout de tes doigts, je t’assure qu’il se serait décalé. En effet, en répondant à ta poussée par une poussée opposée, il n’a fait qu’exprimer un réflexe d’opposition tout naturel. Donc si tu veux un cheval léger, sois-le toi-même.

Touche-le à peine, demande-lui poliment de répondre à ta demande. Et s’il ne le fait pas, appuie ta demande avec un stick. D’abord le stick fouette l’air. Puis il tapote gentiment le cheval, tout doucement mais de façon répétée et rapide. Comme c’est énervant, le cheval se décale. Tout s’arrête. Tu fais une pause. Il comprend que c’est la réponse que tu attendais. À pied ou à cheval, il n’y a rien de plus compliqué que cela. Une ou deux répétitions et le cheval répond à ton doigt ou à ta jambe qui l’effleure. Ou à ton épaule qui lui demande de remonter la sienne.

Guide-le vers l’équilibre

Une fois que ton cheval répond à tes aides avec une délicieuse légèreté, il te reste à le guider vers l’équilibre. Pour cela, bien sûr, il faut que tu le sentes, cet équilibre. Tu dois apprendre à sentir quand ton cheval tombe sur une épaule ou sur une autre. Et à réagir dans la seconde en modifiant ta position si elle est en cause et en utilisant la jambe intérieure ou la rêne extérieure pour rectifier le mouvement du cheval. Comme il est léger à tes demandes, tu peux lui demander de se tenir un pas après l’autre si nécessaire. Tu le guides alors avec légèreté entre jambe et main – épaule plus précisément.

Commence à t’entraîner au pas, sur un cercle. Si ton cheval est bien équilibré sur son cercle, tu l’amèneras tout naturellement à l’épaule en avant puis en dedans. De là, il te suffira de freiner un peu le mouvement en avant et de reculer très légèrement la jambe pour partir en céder. Puis, tu pourras rattraper le geste pour revenir à l’épaule en dedans. Lorsque tu auras cela au pas, en effleurant à peine ton cheval et en jouant simplement sur ta position, avec moins de 3 grammes dans tes rênes, tu auras déjà plus que la grande majorité des cavaliers.

Pour cela, cesse de tenir ton cheval !

Un cheval en équilibre tient debout tout seul. Si tu veux que votre cheval se déplace un jour en équilibre, lâche-le ! Laisse sa tête tranquille. S’il met 50kg dans tes rênes, lâche tout. Il ne tombera pas, il se tiendra. Je t’assure qu’il est capable de porter sa tête sans ton aide. Alors souviens-toi du passage sur la légèreté. Jamais tu ne dois avoir mal aux épaules ni aux bras en descendant de cheval. Sinon, cela signifie que lui a très mal à la bouche ou au chanfrein.

Donc dès que ton cheval s’appuie sur ta rêne ou que tu te rends compte que tu tires dessus, réagis. S’il s’appuie sur la rêne intérieure, fais-la vibrer. S’il s’appuie sur la rêne extérieure, remonte son épaule avec une légère stimulation du stick. Si c’est toi qui tires, détends-toi et reprends un contact léger. S’il va trop vite et tombe en avant, ne tire pas sur les rênes pour l’arrêter ou le ralentir. Tirer sur les rênes pour arrêter un cheval, avec ou sans mors, c’est totalement contraire à l’équilibre. Pense-bien que si tu tires sur ton cheval, tu le déséquilibres. Apprends-lui l’arrêt en jambes, ou au souffle, ou les deux, et utilise ces signaux pour gérer la vitesse.

Équilibre et légèreté du cheval, une recherche limitée au dressage ? 

La recherche de l’équilibre et de la légèreté en équitation devrait en fait animer tout cavalier. Quelle que soit la discipline pratiquée, c’est ce qui garantit que le cheval travaille dans le bon sens. Car il ne peut être léger et adapter sans cesse son équilibre à tes demandes sans tenir son dos. Or, c’est en tenant son dos qu’il peut te porter sans dommages.

Bien sûr, le cavalier de randonnée ou de loisir demandera moins de précision à son cheval. Et le cavalier d’obstacle se satisfera souvent d’un cheval qui sait s’équilibrer dans les courbes et à la réception. Mais dans tous les cas, plus ton cheval sera fort, souple, léger à tes aides et capable de varier son équilibre et plus vous serez performants dans votre discipline. Tous les grands cavaliers le savent. C’est là tout l’intérêt du dressage. Car c’est cette discipline qui renforce le cheval et lui permet d’apprendre à se tenir avec un cavalier sur le dos.

Laure Souquet
Ostéopathe équine


Photographe : Kevin Simonet

4 commentaires sur “Équilibre et légèreté en équitation, avec ou sans mors

  1. Merci pour cet article, on ne parle pas assez de l’importance de l’équilibre du cheval pour son bien-être physique et mental. Côté physique, un cheval déséquilibré ne pourra pas travailler dans la décontraction, puisqu’il va devoir lutter contre la gravité, ce qui risque d’engendrer des douleurs. Côté mental, le déséquilibre va provoquer du stress, car pour la nature du cheval, une chute pourrait le rendre très vulnérable face à un prédateur.
    Je trouve très juste votre manière d’expliquer qu’il faut avant tout apprendre à son cheval à répondre à des aides légères, car impossible d’apprendre à son cheval de s’auto-porter en équilibre si on le maintient constamment dans une posture.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut
Plateforme de Gestion des Consentements par Real Cookie Banner