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Utiliser un stick pour communiquer avec le cheval - Laure Souquet - Formations équestres en ligne De Femme à Cheval

Un stick pour communiquer avec le cheval

Utiliser un stick pour communiquer avec le cheval est parfois mal vu. Dès qu’on parle de joie ou de confiance et qu’on a un stick en main, on nous récrie que si c’était vraiment un échange dans la joie et la confiance, alors on n’aurait pas besoin d’un stick. Voici ce que je réponds…

Si tu as un problème avec le stick, j’ai un problème avec toi

Je l’avoue, j’ai emprunté cette phrase à un cavalier anglais dont j’apprécie le travail en liberté avec les chevaux. Parce qu’elle exprime exactement mon sentiment !

En effet, ce que tu juges de l’autre est ce que tu juges de toi et que tu crains de voir révélé en miroir. Donc si tu juges que je suis une mauvaise personne parce que j’utilise un stick, c’est que tu te juges mauvaise quand tu utilises un stick. Ce qui veut dire que tu utilises ce stick pour frapper ton cheval. Au point de ne même pas imaginer qu’il soit possible de l’utiliser pour autre chose. Et ça, vois-tu, ça me pose un gros problème. Parce que pour moi rien ne justifie de frapper un cheval pour s’en faire comprendre. Frapper, c’est tout sauf communiquer.

Pour ma part, je suis absolument en accord avec l’utilisation du stick. Car je l’utilise uniquement comme un outil de communication avec le cheval.

Si j’utilise un stick pour communiquer avec le cheval, c’est parce que mon bras est trop court…

Eh oui, le stick est une simple extension du bras du cavalier. Il sert à donner de douces indications au cheval en des endroits que nos bras ne peuvent atteindre.

Par exemple, quand je commence à construire un langage avec un cheval, je lui demande de marcher avec moi et de s’arrêter quand je m’arrête. Je me place à son épaule, et je l’invite à ce que nous gardions cette position. Il comprend très vite le principe. Mais si survient un moment de stress, il se peut qu’il oublie de s’arrêter lorsque je m’arrête. Alors mon stick vient passer devant son visage pour le surprendre et il s’arrête d’instinct. Étant à son épaule, j’aurais le bras bien trop court pour venir agiter ma main devant son visage alors que je m’arrête. Je devrais plonger en avant mais alors mon corps lui indiquerais l’inverse de ce que je veux !

Autre exemple. Je veux demander au cheval de décaler ses hanches vers moi. Au début j’ai besoin de le toucher légèrement en haut du dos, du côté opposé à moi. Je suis toujours à son épaule, et ce faisant je dois m’écarter de lui pour lui laisser la place de rapprocher ses hanches. Mon bras est alors trop court pour le toucher comme j’en ai besoin et lui faire comprendre ma demande. Mais je peux l’atteindre juste là où il faut avec un stick.

Je pourrais t’écrire une infinité d’exemples comme celui-ci. T’expliquer aussi combien il peut être utile de placer un long stick devant moi, comme une barrière visuelle, quand un cheval galope vers moi avec enthousiasme… mais qu’il oublie que le sol est terriblement glissant après la pluie qui vient de tomber et que son stop sera très probablement bien bien glissé… Mais je pense que tu as compris l’idée !

Utiliser un stick permet de communiquer avec le cheval sans tirer sur sa longe et donc sur sa tête

Mon objectif est toujours de pouvoir communiquer avec le cheval en liberté. De ce fait, même lorsque je commence à lui expliquer un exercice en longe, je m’efforce de ne jamais utiliser celle-ci. Elle n’est là que pour convaincre le cheval de rester à mes côtés et de chercher à me comprendre lorsque cela lui parait compliqué. Ou lorsque quelque chose lui fait peur et qu’il estimerait urgent que nous fuyions. La longe est donc toujours flottante, tenue par ma main ouverte. Et il est rare qu’elle me soit utile.

Parce que j’utilise un stick, je peux donc communiquer avec le cheval sans tirer sur sa longe. De plus, je ne le touche quasiment jamais avec le stick. Ce qui fait que j’échange avec lui sans intervenir sur son corps en aucune façon. Nous pouvons marcher ensemble, nous arrêter, repartir, trotter, tourner, changer de main, etc, sans aucune action de ma part sur le cheval.

Même lorsqu’il profite d’une pause que nous faisons pour brouter, je peux lui demander de repartir simplement avec ma gestuelle. Sans avoir à lui arracher la tête de l’herbe en tirant sur la longe comme on le voit souvent !

Pour moi, utilisé comme une simple extension du bras, le stick permet donc une communication douce et efficace avec le cheval.

Le stick permet de produire des sons

Un autre avantage à utiliser un stick pour communiquer avec le cheval, c’est que celui-ci permet de produire un son. En effet, lorsqu’on agite un stick, on peut amener son mouvement dans l’air à produire un son. En tous cas si on utilise comme moi un stick de dressage. Et c’est très utile !

D’abord, cela permet d’inciter le cheval à se porter en avant ou à se décaler sans avoir à le toucher, simplement parce qu’il veut s’éloigner du bruit produit. Ensuite, cela permet de se faire entendre du cheval malgré le bruit, le vent, etc et d’attirer son attention. Pour ma part, j’apprends par exemple à mes chevaux à venir vers moi lorsque je produis un son avec le stick. Et ce son ils peuvent l’entendre de l’autre bout du pré, ce qui m’évite d’avoir à crier. Le son est en plus renforcé par un signal visuel : le mouvement du stick.

C’est donc un outil très intéressant qui permet une communication précise et tout en douceur avec le cheval.

Peut-on se passer du stick ?

Bien sûr que l’on peut se passer du stick pour communiquer avec un cheval ! Je le fais très souvent d’ailleurs. C’est un outil qui peut faciliter la compréhension du cheval, mais rien n’empêche de faire sans. Par contre, dans ce cas le cheval est toujours libre. Parce que si c’est se passer du stick pour tirer sur une longe, le toucher avec son extrémité ou l’agiter pour le faire avancer, qu’y gagne le cheval ?

Communiquer avec un cheval sans utiliser de stick n’est pas pour moi une fin en soi. Je le fais si je m’aperçois que je n’utilise plus du tout mon stick pour échanger avec lui. Ou si je suis venue le voir au pré les mains vides mais que j’ai envie de l’inviter à jouer… L’important pour moi, c’est la qualité du moment et de la communication. Le ressenti du cheval. Son plaisir à être avec moi. Et je pense que c’est ce que chacun devrait rechercher pour lui et son cheval.

Laure Souquet

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