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Trouver l'équilibre entre douceur et fermeté avec le cheval - Laure Souquet - Formations Équestres De Femme à Cheval

Trouver l’équilibre entre douceur et fermeté avec le cheval

L’une des plus grandes difficultés des cavaliers, c’est de trouver l’équilibre entre douceur et fermeté dans leurs échanges avec leur cheval. Si toi aussi tu peines à te positionner, cet article est pour toi !

Avec le cheval, tout doit commencer par la douceur

Avant de penser à faire des demandes à un cheval, il faut commencer par créer un lien. Par faire naître chez lui l’envie de communiquer avec toi. Et pour cela, le point de départ doit être la bienveillance et la douceur. Parce que ce sont ces qualités, avec ton calme intérieur, qui vont motiver le cheval à venir vers toi et à rechercher ta présence.

Et aussi parce que… la douceur est une qualité que tellement d’entre nous ont oubliée ! L’amour, la douceur ou la bienveillance ne se donnent pas comme on donnerait un objet. Elles se rayonnent. Ce sont des qualités qui doivent naître au fond de ton cœur puis te traverser pour se déverser autour de toi. Par conséquent, il est impossible d’être véritablement douce avec un autre si tu ne l’est pas avec toi-même. Or, nous vivons dans une société qui nous pousse à cesser de nous écouter et à nous montre dures avec nous-mêmes. Pour aller toujours plus vite, pour être toujours plus efficaces. Bien souvent, nous vivons dans un état de stress constant, tenant sur les nerfs pour suivre ce rythme effréné qui n’a rien de naturel.

Malheureusement, quand tu es tendue et stressée, non seulement tu communiques ce stress au cheval, mais en plus tu es facilement irritable. Quand tu veux te montrer ferme alors que tu es dans cet état, tu te montres généralement agressive. Parce que si tu dois exprimer de la fermeté, c’est que le cheval dépasse une limite. Il te met ou il se met en danger, par exemple. Et cela exacerbe ton stress. Il se prend alors dans la figure tout ce que tu as retenu depuis bien longtemps…

Pour pouvoir te montrer ferme lorsque nécessaire, tu dois donc d’abord retrouver le chemin de la douceur. C’est la raison pour laquelle chacun de mes accompagnements commence par là.

Y a-t-il une limite à la douceur, un moment où elle ne suffit pas ?

On entend très souvent dire que la douceur a ses limites. Et c’est vrai, en un sens. Le cheval est un animal de 500kg (plus ou moins), qui réagit instinctivement par la crainte et la fuite. Et qui peut aussi faire preuve d’agressivité, comme tous les animaux. Or, sa taille, sa force, ses dents et ses sabots le rendent capables de te tuer, disons-le clairement.

En ce qui me concerne, mon expérience personnelle comme professionnelle avec les chevaux m’a permis d’expérimenter leur force et leur violence. J’ai pris soin de chevaux qui :

  • chargeaient, se mettaient debout devant toi et te frappaient avec leurs antérieurs (on dit qu’ils palettent) ;
  • sortaient les humains de leur box en les soulevant par l’épaule pour les passer par-dessus la porte, arrachant au passage muscles, tendons, etc ;
  • traînaient les humains au bout de leur longe ;
  • les coinçaient contre les parois de leur box ;
  • tapaient sans prévenir, etc.

Je suis donc bien placée pour savoir que parfois, il ne suffit pas de se montrer douce avec un cheval pour que tout se passe bien. Il faut aussi être en capacité de lui expliquer fermement ta limite. Autant pour sa propre sécurité que pour la tienne. Cependant, cela ne veut pas dire qu’il faille être toi-même violente !

Fermeté ne signifie pas violence ni brutalité !

Faire preuve de fermeté ne signifie en aucun se montrer violente ou agressive. Pour expliquer ta limite au cheval, il est inutile de te déchaîner sur lui. Il est inutile de te mettre en colère. C’est même totalement contre-productif, puisque s’il se sent agressé il peut potentiellement t’agresser en retour. Non seulement votre relation sera abîmée, mais en plus tu te mettras en danger. Car dans un rapport de force il t’est largement supérieur.

Faire preuve de fermeté, c’est camper sur sa position et faire comprendre au cheval la limite est là et qu’il est impossible de la franchir.

Douceur et fermeté ne sont pas des opposées !

À mon sens, douceur et fermeté ne sont pas des opposées. On peut tout à fait se montrer à la fois douce et ferme. C’est même l’idéal ! Parce que même lorsque je dois expliquer ma limite à un cheval, je continue de l’aimer. Et je veux qu’il le sente. Notamment s’il est en stress ! Car il a alors besoin de se sentir en confiance à mes côtés. Il doit sentir que je l’aide, que le cadre que je pose est bienveillant. la dernière chose que je voudrais, ce serait qu’il ait peur de moi en plus de ce qui a causé son stress au départ. À chaque instant, je m’attache à la qualité du moment et du lien.

Imagine que ton cheval refuse un soin. Si tu perds ta douceur, il aura encore moins envie de se laisser soigner. Et pourtant, tu dois te montrer ferme et aller au bout de ton idée si tu veux l’aider. De même s’il panique alors que tu le tiens en longe en extérieur. Tu dois rester ferme et contenir son stress. Mais il doit sentir ta bienveillance et trouver auprès de toi calme et sécurité.

Même lorsque tu dois poser une limite pour ta sécurité, tu dois rester bienveillante. Oui, lorsqu’un cheval te charge, il doit sentir ta détermination sans failles. Mais l’instant d’après, tu dois pouvoir être de nouveau toute douceur et bienveillance pour lui offrir un autre chemin. Douceur et fermeté doivent cohabiter en toi à chaque instant. Et cela peu importe avec quelle espèce tu es en relation. Cet équilibre entre douceur et fermeté est pour moi une condition sine qua non pour être une femme de cheval.

L’équilibre entre douceur et fermeté avec le cheval se trouve en toi : il s’agit de trouver la juste attitude intérieure

Mais alors, comment trouver l’équilibre entre douceur et fermeté avec le cheval ? Trop douce, tu peineras à lui expliquer tes limites. Et trop ferme, tu l’empêcheras de s’épanouir dans votre échange. Il te faut trouver un juste milieu. Une juste attitude intérieure.

Ton point de départ est la douceur. Une fois que tu l’as réactivée en toi, il te faut trouver le calme intérieur. Le calme te permettra de rassurer le cheval mais aussi de prendre des décisions rationnelles. En effet, le stress et la peur sont tes pires ennemis dans tes échanges avec le cheval. D’abord parce que celui-ci les ressent et qu’il les interprète comme l’indication que tu as perçu un danger. Donc il se met en alerte lui aussi. Ensuite, parce qu’ils te font réagir de façon irréfléchie et trop intense : par la fuite, ou par la colère. Deux choses que tu ne peux te permettre en présence d’un cheval.

Lorsque tu sauras trouver et garder ton calme quoi qu’il arrive, tu pourras reprendre contact avec ta force intérieure. C’est en elle que tu puises ta fermeté. Ta force intérieure, et ton sentiment de légitimité. Tu es légitime à demander au cheval de respecter ton intégrité physique. Et tu es légitime à demander au cheval de te faire confiance en situation de stress. C’est de cette certitude que te viendra la capacité à te montrer ferme sans avoir besoin de passer par la colère et l’agressivité.

En somme, il s’agit de développer ton assurance.

Pour moi, c’est un chemin qui passe par un travail intérieur et le développement de tes capacités à communiquer avec un cheval. Un travail intérieur pour apprendre à gérer tes émotions et ton énergie. Et pour reprendre le contrôle sur l’histoire que tu te racontes afin de retrouver confiance en toi et en ta capacité à guider le cheval. Et un travail pour apprendre à lire ton cheval, à le comprendre, et à construire avec lui une communication efficace. Ce qui renforcera également ta confiance en toi et en ta capacité à le guider.

Laure Souquet

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